Deux cent ans avant Jésus-Christ, une lutte chinoise fut importée au Japon. Celle-ci fut à l’origine de la lutte japonaise « Sumo », qui pour sa part contribua au développement des nombreuses méthodes de combat employées par les Samurai (s’écrit « samouraïs » en français), c’est-à-dire des hommes de guerre japonais, sur les champs de bataille.

Toutes les méthodes de combat employées par les guerriers japonais constituaient le « Bu-Jutsu », c’est-à-dire l’ensemble des arts martiaux antiques, à savoir le tir à l’arc, l’art de la lance, l’escrime, l’équitation, la natation, l’art de l’éventail de guerre, l’art du bâton, l’art du jitte, l’art de la chaîne, les arts occultes, et bien d’autres… et bien entendu l’art du combat à mains nues

La plupart des méthodes de combat à mains nues possédaient très souvent un complément sur une ou plusieurs spécialités armées, permettant aux guerriers de l’époque de faire face à toutes les situations possibles.

Les principales méthodes de combat utilisées pour la guerre étaient connues sous une bonne douzaine de noms, tels que : Yawara, Wa-Jutsu, Kogusoku, Kumiuchi, Torite, Tode, Tai-Jutsu, Hakuda, Shubaku, Koshi-no-Mawari, Kempo…

Prenons l’exemple du Yawara (la gestion souple) et du Wa-Jutsu (l’art de l’accord souple).
Ces deux méthodes de combat ont un point commun : l’idéogramme « Wa » que les japonais traduisent généralement par « accord ».

Ces méthodes, ainsi que l’idéogramme sont, selon les historiens japonais, à l’origine de la création des deux principes importants : « Ai » (harmonie, fusion) qui donna naissance au 9e siècle à l’Aiki-Jutsu (l’origine de l’Aikido), et « Ju » (céder en souplesse) qui donna naissance au 16e siècle au Ju-Jutsu (l’origine du Judo Kodokan).
Toujours selon les historiens japonais et les Maîtres de l’école du Judo Kodokan à Tokyo, l’idéogramme « Wa » (accord) représente le principe fondamental des Arts Martiaux au Japon. Exprimé en terme plus moderne à partir des années 1625-1650, il devint le principe « Ju » (céder en souplesse).

De ce fait, « Ju-Jutsu » (l’art, la pratique de céder en souplesse) s’appelait donc auparavant « Yawara » (la gestion souple) et « Wa-Jutsu » (l’art de l’accord souple).

De très nombreuses écoles (« Ryu » en japonais) de Ju-Jutsu virent le jour. Pour n’en citer que quelques unes : Takenouchi-Ryu, Sosuishi-Ryu, Tenshin-Shinyo-Ryu, Kito-Ryu, Sekiguchi-Ryu, Juki-Ryu, Yagu-Shigan-Ryu, …

A cette période, le Ju-Jutsu pouvait être défini comme un art d’attaque et de défense, le plus souvent sans armes, contre un adversaire armé ou non. Il reflétait l’art du corps à corps intégral, qui consistait :
– à saisir, projeter, tordre, luxer, étrangler…
– à trancher, frapper avec les pieds, les mains…
– à neutraliser les adversaires armés de poignards, sabres, lances, bâtons, à l’aide des mains nues
-parfois se servir de sabres, de lances, de bâtons…

Ainsi à cette époque, le Ju-Jutsu était donc un terme général pour désigner la pratique des arts martiaux.

Puis, avec l’avènement de la paix civile au Japon (Eres Edo puis Meiji), les écoles de Ju-Jutsu traditionnel donnèrent à leur enseignement un sens plus éducatif, plus philosophique, voire plus spirituel.